Artistes

Alexia ATMOUNI

Alexia ATMOUNI

Plasticienne

Alexia ATMOUNI

Alexia présente son travail pour Carnet de Bleus :

Lorsque Claire DELBARD m'a proposé de travailler à partir de textes s'articulant autour de la couleur bleu, j'ai eu un bref instant de panique.
Le bleu, ce n'est pas une couleur anodine, elle est chargée d'histoire et de symboles, Michel Pastoureau l'explique très bien. J'ai eu peur des clichés.
C'est aussi une couleur qui rassemble, appréciée par le plus grand nombre... mais pas spécialement par moi, qui suis en général plutôt obsédée par le jaune.

Puis, très vite, j'ai commencé à entrevoir de grandes étendues de bleu, des jeux de transparences, de superpositions, de la fluidité...à partir de là, impossible de faire marche arrière...

Au fil de mes recherches graphiques, il en est ressorti que j'allais manipuler le bleu suivant ces trois axes :

  • À la manière d'un voile, plus ou moins opaque, recouvrant partiellement certaines zones. Une sorte de brouillard qui révèle ou cache.
  • Comme un liquide qui va donner son éclat à un dessin tracé à coup de scalpels dans le papier, et qui s'étend par capillarité et s'attarde dans les rainures, les plis, un peu semblable à un réseau sanguin.
  • Et enfin comme connecteur. Le bleu qui relie et tisse des liens, ici par le biais de fils de coton cousus et mêlés.

Par souci d'unité, la plupart des illustrations ont pour base un dessin ou un aplat noir, réalisé à la peinture acrylique qui se trouve dans un second temps animé ou adouci avec les touches de bleu apportées par l'aquarelle ou la couture.

Alexia est ancrée à La Rochelle depuis toujours mais a dû mettre un temps les voiles pour consolider sa pratique aux Écoles Supérieures d'Art de Tours et de Dijon. Elle aime les petites choses très précises et les grands espaces flous. Elle aime les dessins en cours de fabrication et ceux qui s'effacent ; quand ses dessins ou collages s'expriment d'eux-mêmes, indépendamment de sa volonté. Elle parle peu mais sa couleur favorite est la plus criarde de toutes : le jaune.
Vous pouvez la retrouver dans son atelier, quelque part dans une petite rue non loin du port...
"Le jaune a toujours été l'une de mes couleurs favorites, et mon regard est automatiquement capté par elle quand je la croise. c'est une véritable obsession (avec la création de listes et ma collection de matriochkas !) Ici le jaune apparaît sous de multiples visages, comme un souvenir, une évocation, une idée fugace, une collision absurde, des étincelles rieuses, des éclairs de malice.
Une tonalité perçante, qui même à petite dose se suffit à elle-même. Elle clignote dans la grisaille et fait voir les choses sous une nouvelle lumière. C'est à mes yeux une couleur impertinente, qui se soucie peu de l'opinon générale, indomptable, qui ne se laisse pas bâilloner. Une couleur qui se moque, qui souligne et qui pointe.
Qui ne s'embarrasse pas de lyrisme. Une couleur que l'on ne trouve pas forcément là où on l'attend.
"

Après ce premier Carnet de Bleus et Tu seras toujours plus... qu'un million de battements de cils, elle a mis en images Empreintes avec Floriane DUREY, puis Partir en 2023, en écho à un texte de Cécile GUIVARCH.